Un peu d'histoire

  

Implantée dans une région depuis longtemps défrichée et habitée, Gometz-la-Ville n’apparaît dans les textes qu’au 11ème siècle avec un acte de 1068 où il est fait mention d’un Guillaume de Gometz et avec la donation par l’Evêque de Paris en 1070 de l’Eglise de Gometz-la-Ville à l’Abbaye Saint-Florent de Saumur. Cette église a été dédiée à Saint Germain, évêque de Paris au 6ème siècle, fondateur de Saint-Germain-des-Prés.
 
Deux institutions ont servi de cadre à la vie de Gometz pendant plusieurs siècles : la Seigneurie et la Paroisse.
 
La  Paroisse de Gometz-la-Ville restera désormais rattachée au Prieuré de Saint-Clair, dépendance de l’Abbaye Saint-Florent. Jusqu’à la Révolution, le Prieur en choisira le curé.
 
 A l’époque féodale, notre village fait partie de la Chastellenie de Gometz-le-Châtel où le relief a favorisé la construction d’un château fort. Isolés au milieu de la plaine, sans défense naturelle, les habitants de Gometz-la-Ville souffrent des guerres continuelles.
 
Les parties anciennes de l’église, la tour du clocher datent du 13ème siècle.

Pendant, la guerre de Cent Ans, c’est l’extermination : en 1389 « la place de Gometz-la-Ville » est dite « déserte par un effet des guerres et des mortalités » (la peste noire).
 
Au 15ème siècle, la Chastellenie dite aussi Baronnie de Saint-Clair fut morcelée en de nombreux fiefs de taille modeste : une ferme et quelques maisons. Beaudreville, Belleville, la Folie-Rigault et la Vacheresse sont des fiefs, et le Seigneur de Ragonant y a droit de justice, ce dont témoigne la borne armoriée qui s’y dresse encore aujourd’hui.
 
Propriété au 16ème siècle de l’Amiral de Graville et des Balzac d’Entraygue, la Baronnie de Saint-Clair est rattachée au 17ème siècle à la seigneurie de Limours érigée en Comté en 1607 avec, pour seigneurs, des personnages prestigieux : Richelieu, Gaston d’Orléans, Louis XIV, Louis XV.
 

 


Borne


Son appartenance au domaine royal vaut à Gometz-la-Ville, le premier plan connu, dressé en 1666 à l’occasion du bornage des Bois du Roi (les bornes existent toujours).
 


D’autres bornes marquées de la Croix de Lorraine rappellent que la dernière Comtesse de Limours, Madame de Brionne était Princesse de Lorraine.
 

 

 

Borne


 Au Moment de la Révolution, Gometz-la-Ville compte environ 250 habitants, une population dont on peut suivre l’évolution grâce à l’état civil tenu par les curés depuis 1594. Depuis le début du 18ème siècle, la paroisse a son maître d’école.
 
Les fiefs, dont les seigneurs sont des bourgeois de Paris, conseillers du Roi, gens de justice et de finance, subsistent. En 1770, l’un deux, Pierre Gallois commence la construction du château de Belleville. Son gendre, le président Devin de Belleville  y a sans doute accueilli sa belle-fille : la célèbre Thérésa  Cabarrus, Marquise  de Fontenay,  surnommée « Notre-Dame-de-Thermidor » car elle a mis fin aux outrances de la Terreur et qui par la suite deviendra Madame Tallien.
 
La Révolution, si elle n’a pas bouleversé le pays, a modifié profondément le cadre de vie. Les vestiges de la féodalité ont disparu : plus de seigneurs, plus de privilèges. Mais il est resté des châtelains…
 
Gometz-la-Ville est désormais une commune du canton de Limours dans le département de Seine-et-Oise et le diocèse de Versailles.
 


Elle est administrée par une municipalité élue, présidée par le Maire ; le premier est un artisan, le bourrelier Jean Breton. Une maison commune est bâtie au centre du village en 1794. Quatre fermes qui appartenaient au clergé, les terres de la Fabrique (biens de la communauté pa­roissiale) et le presbytère sont vendus. Le curé et l’instituteur quittent le pays. Au 19ème siècle, Gometz-la-Ville se retrouvera sans école et sans prêtre.
 
A la fin de l’Empire, la commune connaît en 1814 et en 1815 les rigueurs de l’occupation ennemie et le poids des réquisitions. D’autres suivront hélas en 1870 puis en 1940.
 

 


Photo ancienne de la mairie école


Le 19ème siècle apporte peu de changements dans la vie d’une population essentiellement agricole. L’administration municipale s’affirme sous la direction de maires nommés ou élus. Aux artisans, ont succédé les grands propriétaires terriens sous l’Empire et la Restauration. A cette même époque, le château de Ragonant et le hameau de Hauterive disparaissent.
 
Le grand événement est la construction de la mairie-école et d’un presbytère en 1860. Désormais, Gometz-la-Ville a son école, une école mixte à classe unique qui saura préparer avec succès les enfants au Certificat d’Etudes.     
 


A la veille de la guerre de 1914, la construction de la voie ferrée Massy-Palaiseau-Chartres avec halte à Gometz-la-Ville suscite un grand espoir qui sera hélas déçu …
 


Ancienne gare


La Grande Guerre a éprouvé durement la commune. La liste des noms inscrits sur le Monument aux Morts en témoigne.
 
Pendant les années 20, la commune s’équipe ; des travaux d’électrification et d’adduction d’eau potable sont entrepris. Puis au cours des années 60, le paysage agricole se modifie sous l’effet de la mécanisation de l’agriculture et de l’urbanisation de la Région Parisienne. Gometz-la-Ville cède une partie de son territoire, la plaine de Belleville, pour la réalisation de Chevry II, rattaché en 1975 à la commune de Gif-sur-Yvette. Cette cession donne au finage de notre commune un contour compliqué, incluant au nord-ouest les fermes du Grand Ragonant et de la Folie Rigault, les hameaux de la Guépinerie et de la Gruerie avec le bois et le vallon de Vaugondran, juste au-dessus de la vallée de l'Yvette.
 


Par ailleurs, fin des années 60, Gometz-la-Ville fut le théâtre d’une aventure technologique avant-gardiste : L’AEROTRAIN, inventé par l’ingénieur Jean Bertin qui expérimenta le déplacement de véhicules guidés à coussin d’air pour le transport au sol à haute vitesse. En forme de T renversé, la voie expérimentale de l’aérotrain entre Gometz-la-Ville et Limours, d’une longueur de 6,7 km, fut construite fin 1965-début 1966 sur un tronçon désaffecté de l’ancienne voie ferrée Paris-Gallardon-Chartres.
 

 


Aérotrain

  

 

Trois prototypes expérimentaux fonctionnèrent entre 1965 et 1973. Le prototype 2 atteignit la vitesse de 422km/heure le 22 janvier 1969.
 
Mais en 1974, les autorités politiques de l’époque préférant la technologie du TGV à celle de l’aérotrain, lâchèrent Jean Bertin qui mit fin à cette fabuleuse innovation. Déprimé, Jean Bertin mourut en 1975.
 
Actuellement, à l’entrée du bourg, une sculpture moderne de Jean Saulterre représentant l’aérotrain témoigne de cette invention et l’emprise de la voie, en partie aménagée en déviation routière partiellement souterraine, est bordée d’entreprises artisanales et agricoles et d’habitations familiales qui jouxtent les champs de blé, de maïs ou de colza, tout en préservant la coulée verte.